Abstract
Dans sa nouveauté, la politique laitière oblige les laiteries, conventionnées préalablement avec l’Etat, à proposer aux producteurs et collecteurs de lait cru des contrats formels et écrits qui doivent, en pratique, contribuer à résoudre ou à limiter les multiples défaillances du marché. De façon exhaustive, il sera question, dans cet article, en mobilisant les outils d’analyse des théories des contrats et des coûts de transaction, d’analyser la nature de ces contrats formels qui lient les laiteries à leurs fournisseurs de lait cru. Cet examen éclairera les pratiques contractuelles dans un processus de coordination verticale d’une filière en dynamique propulsée par les différents soutiens et primes de l’Etat. Ce cas d’étude est original dans la mesure où la relation contractuelle est imposée par l’Etat comme condition sine qua non d’obtention de ces primes et subventions. Il n’est donc pas étonnant que les clauses soient appliquées de façons incomplètes et contournées lorsque les rapports deviennent par trop inégalitaires. Les relations informelles participent à la solution de difficultés rencontrées dans la pratique. Ces contrats n’en sont pas moins des outils de structuration et de modernisation de la filière lait.