Issues New Medit

Abderraouf LAAJIMI, Boubaker THABET, Moncef BEN SAID

Une lecture dans la politique agricole et alimentaire en Tunisie: Pour une nouvelle vision

New Medit, vol 11, n.2, (June 2012), pp. 24-28

Language: FR
Jel classification: Q18

The Tunisian agricultural and food policy that has been followed over the last three decades, while seeking rural development objectives, relied mostly on the efficiency argument provided by market mechanisms. The main tools put into play were price and structural policies. In both cases one could identify a set of intervention areas resting on the role of the internal market, while attempting to preserve consumer purchasing power, to support family farming, promote export, mobilize natural resources, develop rural infrastructure, etc. (MARH-AFD, 2010). Despite the apparent achievements in terms of agricultural production and/or rural development aspects, however, the relative share of agriculture has kept declining over time both in gross domestic product and employment. Further growth and development in the agricultural sector seem to be increasingly challenged in view of resource degradation resulting fromcrop intensification, world market instability and the increasing pressure on natural resources. Moreover, recent events in the country revealed the existence of significant distribution problems in the form of social inequities, as a consequence, at least partly, of the development policies adopted in the past.Within this context, new challenges are emerging pointing out to the need for better argumentation of future policy setting and implementation. The suggestions made in this paper call for a thorough review of internal policy support for producers and consumers as well as the identification of relevant mechanisms to promote agricultural exports. These suggestions draw also the attention to the needed care when dealing with the opening up of borders to trade along with a better synchronization of the training and research functions in the light of the agricultural sector development priorities.

agricultural policy, producer and consumer support, market protection

En Tunisie, la politique agricole et alimentaire adoptée au cours des trois dernières décennies accordait, pour sa mise en oeuvre, l’importance à deux niveaux d’action, à savoir les mécanismes de marché et le développement rural. Les principaux outils utilisés balançaient entre ceux des politiques de prix et ceux des politiques de structure. S’agissant des uns ou des autres, on pouvait identifier un ensemble d’axes d’intervention touchant le rôle du marché intérieur et la préservation du pouvoir d’achat, le soutien à l’agriculture familiale, la promotion des exportations, la mobilisation des ressources naturelles, le développement des infrastructures rurales, etc. (MARH-AFD, 2010). Toutefois, en dépit de certains acquis apparents enregistrés au niveau de la production ou du degré de développement du milieu rural, on constate un recul de la place de l’agriculture dans l’économie et ce, tant en termes de contribution au PIB du pays qu’en termes d’emploi. Le développement du secteur agricole se trouve ainsi compromis eu égard à la dégradation des conditions de la sécurité alimentaire, à l’instabilité des marchés extérieurs et à la forte pression sur les ressources naturelles. De plus, les évènements survenus récemment dans le pays ont mis en exergue l’émergence des problèmes de distribution, d’iniquités sociales et de développement régional, inhérentes, en partie au moins, au modèle de développement agricole en vigueur. Dans ce contexte, de nouveaux défis semblent émerger qui mettent en évidence la nécessité de réviser les argumentaires sous-jacents à l’élaboration de la politique agricole, d’une part, et de sa conception et de son implémentation, d’autre part. Les suggestions proposées dans ce travail invitent à revoir les modalités du soutien accordé en même temps aux producteurs et aux consommateurs, à procéder à de nouveaux ajustements et mesures visant la relance des exportations, à plus de prudence au niveau de la protection des marchés et enfin à une meilleure orientation de la formation et de la recherche vers les priorités du développement du secteur.

politique agricole, soutien du producteur et du consommateur, protection du marché



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