Issues Medit

Saad DEKHIL

L'eau et le développement de l'irrigation en Algérie

Medit, vol 2, n.1-2, (March 1991), pp. 34-38

Language: FR

The Algerian agriculture is experiencing a serious crisis: crop production has slightly increased and its weight on economy has considerably decreased. Water resources are relatively limited and gradually decreasing to the detriment of agriculture. At present, a big portion of the irrigable area is not sufficiently provided with water as to allow growing cash crops. Hence, a single vegetable crop per year is practised on the same plot which could be used for several crops. In a country in which water is scarce and of poor quality, very little has been done since the independence in the matter of irrigation. The irrigated areas were 244,000 ares (acres) in 1958; 269,740 ares in 1968; 313,340 ares in 1978; 335,700 ares in 1988. A bit more than 300,000 ares, essentially for shrubby crops, in the North, palm trees (in the South) and vegetables (in the North). Drought which started since the early 80s and irregular rainfall make the water problem very difficult. Hence, in the South of the country, the region mostly affected by this natural calamity, the Mascara area, produces far a yearly mean production as far as 40,000 acres of cereals, and during the past campaign (89-90), it produced about 1/4. The 89-90 yield campaign was catastrophic and had detrimental effects on the market. In fruitful years the country reaches as far as 8 million ares, whereas in 89-90 only 621 thousand ares were harvested. The development of agriculture is still far and will depend on the achievement of hydraulic infrastructures, the renewal of the agricultural population and the management of agricultural sectors (private, socialist). As to agricultural development, the 1980•90 decade is only a transitory stage towards the year 2000. It necessitates the development of hydraulic potential and a water policy. All water infrastructures (dams, irrigation networks, purifying waste water systems) should be achieved before the year 2000. Water requirements for domestic, industrial and agricultural uses are increasing: improving the existing conditions and coping with the new demands resulting from the economic growth of country is a must.

La situation de l'agriculture algérienne est très difficile; la production agricole n'a que peu augmenté et son poids sur l’économie a diminue considérablement. Les ressources en eau sont relativement limitées et se réduisent progressivement, au détriment de l'agriculture. Une portion importante de la superficie irrigable n'est pas actuellement suffisamment approvisionnée en eau pour permettre des cultures riches ou délicates; c'est ainsi qu'on ne pratique qu'une culture de légumes par an sur la même terre qui devrait parfois en porter plusieurs. Dans un pays où l'eau est rare et trop souvent de qualité médiocre, très peu fut fait depuis l’indépendance en matière d'irrigation. Il faut remarquer la faiblesse des superficies irriguées (en 1958: 224.000 ha; en 1968: 269.740 ha; en 1978: 313.340; en 1988: 335.700 ha) peu plus de 300.000 ha, essentiellement pour les cultures arbustives (agrumes dans le Nord; palmiers au Sahara) et pour les légumes (dans le Nord). Aujourd'hui, la sécheresse qui a commencé à sévir depuis une décennie (les années 80) et une pluviométrie capricieuse rendent le problème de l'eau particulièrement difficile. Au Sud du pays, la région la plus touchée par cette calamite naturelle, la Wilaya de Mascara, a titre de comparaison, produit « pour une année moyenne jusqu'a 40.000 quintaux de céréales, et durant la campagne écoulée 89-90, elle n'a pu récolter qu'environ ¼ ». La production de la campagne 89-90 a été une véritable hécatombe, dont les effets se ressentent aujourd'hui sur le marche; pour une année fructueuse, la Wilaya atteint jusqu'a 8 millions de quintaux, tandis qu'en 89-90 il n'a produit que 621 mille quintaux. Le développement de l'agriculture est encore loin et va dépendre de la réalisation d'infrastructures hydrauliques, du renouvellement des populations agricoles, de la gestion des secteurs agricoles (privés, socialistes). La décennie 1980-90 en matière de développement agricole n'est qu'une étape transitoire vers l'an 2000. Ce développement nécessite la mise en valeur du potentiel hydraulique, ainsi qu'une politique et une planification des ressources en eau. Toutes les infrastructures de mobilisation de l'eau (barrages, réseaux d'irrigation, d'épuration des eaux usées...) doivent être engagées avant l'An 2000. Les besoins en eau potable, pour le secteur industriel et les activités agricoles, sont considérables et ne peuvent qu'augmenter: améliorer les conditions existantes, et faire face aux nouvelles demandes induites par la croissance économique du pays est une nécessite vitale.



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